Les retombées des missions interculturelles

Le parcours de Rod Black
Avez-vous déjà réfléchi sur les retombées des missions qui s’exercent dans la vie d’une personne? Sur les effets de l’exposition à une culture différente, des rencontres de personnes qui ont une tout autre perspective du monde?
Lorsque nous songeons aux missions, nous imaginons souvent une personne qui voyage outre-mer. Celle-ci laisse derrière elle sa vie familière pour témoigner de l’Évangile à des personnes qui peuvent ou non avoir entendu parler de la parole de Dieu. Elle les invite à accepter Jésus comme leur Seigneur et Sauveur personnel. C’est un concept très général. Les missions vont bien au-delà de ce que l’on imagine! Et leurs retombées ne s’exercent pas seulement sur les personnes qui reçoivent le message, mais aussi sur celles qui sont envoyées. Dieu se sert de ce moment pour transformer le cœur et le caractère de la personne missionnaire en l’exposant à la vie par une vision nouvelle sur une culture différente. Que ce soit une nouvelle langue, la nourriture inhabituelle ou un autre mode de vie, il y aura une rencontre avec des aspects méconnus de la vie. C’est cette expérience qu’a vécue Rod Black, missionnaire du Fellowship à l’étranger.
Lorsque Rod et sa femme Donna se sont établis au Pakistan en 1983, ils savaient qu’au départ, ils subiraient un choc. C’était à la fin septembre. Ils s’attendaient à ce que la température soit élevée. Ils ignoraient que 30 °C à 4 heures du matin était le commencement d’une journée qui deviendrait très chaude pour eux. C’était pourtant un jour habituel de la vie pakistanaise. Même s’il s’agissait d’une grande rencontre culturelle, cette température n’en constituait qu’un minuscule aspect.
Le plus grand choc auquel nous nous confrontions quotidiennement ne traitait pas des paysages ni des sons. Ce n’était pas même de s’habituer à la langue. Je crois qu’il s’agit de la bataille à laquelle se livrent la plupart des missionnaires, celle qui consiste à s’habituer à la façon différente dont les gens pensent et abordent les difficultés. Leur attitude face au temps, aux relations, au partage de biens ou à l’engagement est différente.
Penser comme les autres peut devenir difficile lorsque vous avez une seule manière culturelle de voir le monde. Il y a aussi la beauté d’apprendre sur ces perspectives différentes qui révèlent la richesse de la création de Dieu. Rod et Donna aimaient cette nourriture et ils l’aiment encore. Elle fait partie de leur vie familiale. L’hospitalité a également exercé une influence dans leur manière d’interagir avec les autres. Le volet hospitalier : nous aimions l’idée de pouvoir arriver à l’improviste chez les gens. Les autres sentaient aussi qu’ils pouvaient s’inviter chez vous à toute heure. Il nous était plus difficile de revenir au Canada, où vous devez prendre rendez-vous, parfois des semaines à l’avance, pour voir des gens. Ici, l’hospitalité prend une autre forme.
Au Pakistan, Rod a travaillé au sein d’une école biblique par correspondance à la distribution de documentation. Il a travaillé à la proximité par l’ethnologie fondée sur la doxologie, par la musique et les arts comme expression de l’Évangile. Son ministère et celui de Donna se centraient sur l’évangélisation auprès des peuples musulmans et sindhis. Ils étaient tout au début d’une vague de missionnaires qui ont œuvré dans un pays musulman. Leur équipe allait compter 35 adultes dans ce champ. En 1999, leur famille est retournée au Canada pour répondre aux besoins éducatifs de leurs enfants. Puis en 2005, ils sont retournés au Pakistan accompagnés de leurs deux enfants plus jeunes pendant six autres années avant de quitter ce champ.
Pendant son dernier séjour au Pakistan, Rod s’est heurté à un mur. Il pensait que le Seigneur leur indiquerait clairement qu’ils devraient partir en faisant cesser l’œuvre. Cette œuvre n’était cependant pas terminée. Dieu leur a montré que leur temps de servir à l’étranger avait pris fin. Leur retour a constitué un défi pour Rod. Dieu s’en est servi pour construire et façonner son caractère et lui rappeler où repose vraiment son identité.
Maintenant revenu au Canada, Rob considère que son séjour au Pakistan a influencé sa manière de voir son travail, la vie de l’Église et ses échanges quotidiens. Rencontrer de nouvelles personnes, les inviter à prendre un repas chez lui et passer simplement du temps avec eux demeure une chose que Rod et Donna ont apprise des approches hospitalières qu’ils ont vécues à l’étranger.
J’imagine que je pourrais dire que nous avons pu la mettre en œuvre facilement. Et nous voyons de nouvelles façons de la mettre en pratique. Comme lorsqu’un couple arrive du Nigeria ou du Congo. Ils n’ont aucun lien avec leur famille élargie : ni oncle, ni tante, ni aucun grand-parent pour les aider à éduquer leurs enfants. Alors nous tentons d’encourager l’Église à devenir cette famille élargie.
Cette sensibilisation interculturelle a façonné la manière dont sa famille approche les autres et exerce un ministère dans cette étape de la vie.
À l’heure actuelle, Rod travaille au Fellowship à l’étranger à différents postes, dont celui récent d’entraîneur envers le personnel missionnaire. Il aide l’équipe en Indonésie et assure la liaison avec l’équipe au Pakistan. Il nous encourage à prier pour lui dans cette période de sa vie. Il nous rappelle que le fait d’être affairé ne constitue pas un fruit de l’Esprit. Dieu accorde moins d’intérêt à notre degré d’affairement. Il se préoccupe davantage de ce qui se produit dans notre propre âme ou de la conversation que nous menons ou de la relation où nous nous trouvons.
Prions ensemble pour Rod, pour qu’il puisse apprendre à composer avec ses temps libres et à discerner comment Dieu envisage qu’il l’utilise dans sa vie.