Lancez une pièce de 2 $ dans une marmite de l’Armée du salut à Noël cette année
Je passe rarement près d’une marmite de l’Armée du Salut sans y déposer quelque chose. Pourquoi donc? Parce que je crois en leur mission et je suis convaincu qu’ils continuent à y croire eux aussi. Leur croyance s’est concrétisée en action depuis plus d’un siècle. L’Armée du Salut a été fondée le 2 juillet 1865.
Un fait rare de nos jours. Au fil du temps, la plupart des organisations oublient pourquoi elles ont vu le jour. Appelons cela de l’amnésie, du pragmatisme, ou encore de la bêtise… La dérive de la mission est fréquente partout.
Le pasteur John Ortberg y fait référence ainsi : suivre notre mission de l’ombre. Nous avons tous tendance à suivre une mission de l’ombre. Nous pourrions dire que notre mission dans la vie est de connaître Christ et de le faire connaître aux autres. Si nous examinions vraiment le fruit dans notre vie avec honnêteté, en considérant que Jésus a dit que « nous les reconnaîtrions à leur fruit »? Est-ce que notre fruit, c’est-à-dire notre comportement, nos valeurs, nos attitudes, nos croyances, représenterait véritablement sa mission? Celle qui consiste à faire de toutes les nations, ses disciples ou est-ce que ce fruit ne représenterait-il pas plutôt notre propre mission de l’ombre ?
La mission de l’ombre de beaucoup de Canadiens chrétiens consiste à mener une existence plaisante et s’assurer que leur famille est à l’aise. Est-ce biblique ?
Chose intéressante à propos des missions de l’ombre est qu’elles sont souvent étroitement liées à notre mission véritable. Ma mission de l’ombre se trouve souvent à dix degrés de ma véritable mission dans la vie. Ainsi, vous êtes un prédicateur ou un enseignant doué et vous êtes comblé lorsque d’autres personnes acquièrent de la connaissance, de la sagesse et l’inspiration grâce à votre enseignement. Mais si votre mission s’écarte de seulement dix degrés… votre mission pour l’enseignement est désormais une occasion pour montrer votre immense connaissance. L’orgueil s’est emparé de vous et ainsi votre mission de l’ombre a subtilement pris le relais. Quelle est donc votre mission de l’ombre ?
Un autre fait intéressant à propos des missions de l’ombre, c’est que les Églises peuvent également en avoir…
« Choisir le chemin le plus facile depuis 1968. »
Les régions peuvent elles aussi avoir leur mission de l’ombre…
« Éviter les conflits depuis 1985. »
Les confessions de foi elles aussi peuvent avoir leur mission de l’ombre…
« Le Fellowship ; nous célébrons la médiocrité depuis 1953. »
Nos Églises sont la proie de tout un éventail de missions de l’ombre :
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Les Églises atteintes d’amnésie missionnaire sont celles qui oublient la mission et qui cherchent à poursuivre une mission autre que celle de Jésus. Au fil du temps, les organismes tombent tous dans ce piège.
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Les avares missionnaires sont des Églises qui agissent comme de saintes pépinières, qui laissent des orphelins spirituels dehors, seuls pour se défendre. Elles se blottissent autour de l’Évangile, l’aiment, le célèbrent, écrivent des chants à propos de l’Évangile et le mémorisent, mais en témoignent rarement. Ce sont des avares.
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Les Églises qui miment les missions sont devenues inefficaces et leur témoignage est devenu si pauvre dans leurs communautés qu’il fait taire leurs témoins.
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Le labyrinthe missionnaire décrit les Églises qui croient que leur mission consiste à être occupées… À un point tel qu’elles accomplissent tant de choses pour Jésus qu’il leur est difficile de découvrir leur raison d’être unique et simple en tant que ministère.
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Les marionnettes missionnaires sont les Églises devenues des marionnettes contrôlées par les programmes provenant de l’extérieur ou des obsédées du contrôle issus de l’intérieur… Ils poursuivent leur mission de l’ombre et ratent ainsi la cible.
Notre mission de l’ombre peut, au fil du temps, nous écarter subtilement de notre mission première et le faire si subtilement que nous ne nous en apercevons même pas. La Bible nous dit dans le livre de l’Apocalypse, aux versets 1 et 2 du troisième chapitre : « […] tu as l’air vivant, mais tu es mort. Sois vigilant et affermis le reste qui allait mourir, car je n’ai pas trouvé tes œuvres parfaites devant mon Dieu. » (Colombe)
Comment cette réalité touche-t-elle l’Église de Jésus-Christ et accomplit-elle sa mission ?
À la fin du XIXe siècle en Angleterre, un groupe de quakers, propriétaires de banques, ont joint leurs forces. Ils voulaient « poursuivre leur raison d’être : servir Dieu en soutenant des entreprises qui procuraient des produits utiles et qui offraient des gages justes. » Aujourd’hui, la seule preuve qui demeure de ces racines quakers est le nom de ses rencontres de gestions matinales qui sont toujours appelées « prières. » Cette banque est la Barclays of London. Elle a poursuivi sa mission de l’ombre.
Un autre organisme, qui a vu le jour en 1863 en Suisse, a été fondé par un évangélique pieux et un calviniste de haut niveau. L’un des fondateurs a raconté que son idée à propos de cette organisation était directement inspirée de Dieu. Un autre fondateur a affirmé qu’il avait été dirigé par l’exemple du bon samaritain pour aider les blessés de guerre. Aujourd’hui, la Croix rouge compte 97 millions de bénévoles. Elle génère un revenu annuel de 3,6 milliards de dollars selon les données de 2010 ; son directeur général gagne 652 000 $ par année. Pourtant, cette organisation comporte très peu de témoins chrétiens avérés. Elle a suivi sa mission de l’ombre.
Une autre organisation bien connue avait pour mission d’origine d’être « un organisme social pour ceux en qui l’amour de Christ a produit l’amour envers les hommes. Animés d’un tel amour, ceux-ci rencontreraient le jeune étranger lorsqu’il parvient à la ville et le prendraient ainsi par la main. » À un moment donné, cet organisme chrétien pouvait se vanter qu’un étudiant sur six aux États-Unis prenait part à leurs études bibliques. Cet organisme envoyait des étudiants partout dans le monde et a inventé deux sports olympiques : le basketball et le volleyball. Cependant, peu de gens considéreraient le YMCA (Young Men’s Christian Association) comme un organisme doté d’une mission chrétienne authentique. Il a suivi sa mission de l’ombre à un moment donné de son histoire et s’est alors appelé le Y. Il a suivi sa mission de l’ombre à un moment donné de son histoire et s’est alors appelé le Y.
Cependant, un autre organisme a été fondé à la fin du XIXe siècle en Angleterre qui déclarait que sa mission consistait à « prêcher l’Évangile de Jésus-Christ et à répondre aux besoins des êtres humains en Son nom. » Aujourd’hui, l’Armée du Salut est le plus grand organisme de charité dans le monde et elle continue à adopter la mission de son fondateur. Sa percée de l’Évangile et son efficacité missionnaire se poursuivent parce qu’elle a veillé à ne pas être tentée par sa mission de l’ombre. Quatre-vingt-dix pour cent de chaque dollar versé à l’Armée du Salut soutient leurs ministères.
Permettez-moi de vous encourager à ne pas passer devant une marmite de l’Armée du Salut ce mois-ci sans y déposer de la monnaie. C’est vrai : chaque fois que vous entendez la cloche d’un salutiste, il s’agit d’un moment « pavlovien » pour fouiller votre sac ou vos poches remplis de monnaie.
Considérez ce moment pour aider les autres et pour célébrer un organisme chrétien demeuré en mission sans faille depuis 159 années. Étonnant!