Cybercarnet du président

La prairie fera main basse sur votre arrière-cour si cette dernière ne l’attaque pas d’abord.

Nous profitons des mois de l’été et nous sommes occupés dans notre arrière-cour : tonte du gazon, désherbage du jardin, émondage des arbres et taille des buissons. Les tâches du jardinage demeurent sans fin.

Permettez-moi de vous poser cette question : quel est le plus vieux métier du monde?  Je sais ce que pense la moitié d’entre vous en ce moment!  Vous avez tort. Le plus vieux métier du monde est celui de jardinier. C’est comme jardiniers qu’Adam et Ève ont commencé et le monde connaîtra sa fin dans une ville éternelle de jardins cultivés.

Imaginons l’Église comme un jardin. L’Église a besoin d’être un jardin vert, doté d’espaces paisibles où les gens assoiffés peuvent trouver du repos dans leur vie. L’un de mes passages bibliques préférés se trouve dans Ésaïe 58.11 (Colombe). « L’Éternel te guidera constamment, il te rassasiera dans les lieux arides et redonnera de la vigueur à tes membres. Tu seras comme un jardin arrosé, comme un point d’eau dont les eaux ne déçoivent pas. »

Les gens ont besoin d’entretenir des espaces verts dans la vie pour tisser des liens avec Dieu. Un danger demeure cependant si l’on ne considère la mission de l’Église que comme un jardin verdoyant et luxuriant, un espace sécuritaire où se réunissent les gens pour croître spirituellement et être florissants. En réalité, nous ne vivons pas encore au paradis. Nous vivons entourés de pécheurs dans un monde déchu. Et à moins d’entretenir notre petit jardin régulièrement avec soin, les mauvaises herbes de ce monde envahiront notre jardin. 

Il y a quelques années, j’ai lu l’ouvrage de W.O.   Mitchell, intitulé Jake and the Kid. Il relate l’histoire d’un garçon de 12 ans qui a grandi dans les Prairies canadiennes dans les années 40. Une phrase de ce livre m’a marqué. Elle se lit à peu près ainsi : « Si nous ne ripostons pas, la prairie s’emparera de notre arrière-cour. »

Notre jardin n’est pas un terrain de jeu. Ce jardin doit être perpétuellement soigné et protégé. Cet espace vert demeure entouré par les ravages de la guerre. Cette bataille spirituelle nécessite une incessante riposte.

Ainsi, notre mission en tant qu’Églises locales, ne consiste pas à construire de beaux jardins luxuriants et paisibles pour nous protéger de la bataille. Mais elle nous incite à nous servir de nos jardins, les Églises, pour nous préparer à combattre sur les plages de notre ennemi commun.

Il y a quinze ans, mon fils Alec et moi nous nous sommes rendus visiter les lieux où se trouvent les monuments commémoratifs de la guerre, en France pour la plupart. J’ai vécu une formidable expérience avec mon fils de 18 ans à l’époque. C’est ainsi que nous avons parcouru les plages de Normandie, plus particulièrement celle de Juno Beach, envahie par nos braves soldats canadiens il y a 80 ans.

Le jour J, les alliés avaient établi une tête de pont et repoussé l’ennemi vers les terres. Cette guerre n’était pas un travail accompli en un jour. Ils allaient connaître encore onze mois d’horreur avant d’accomplir leur mission. Cependant, le 6 juin 1944, cette tête de pont était devenue « un espace vert » pour rallier les troupes, rééquiper les soldats et diriger l’armée vers les terres pour poursuivre son combat. C’est ce que je visualise lorsque je convie l’Église à être « un jardin arrosé » selon Ésaïe 58.11. (Colombe) Ce n’est pas un endroit de confort pour répondre à mes besoins. Mais un espace vert. Une halte, pour être rafraîchi et préparé à retourner au-dehors pour mener la bataille et préparer les avancées de la tête de pont vers les terres au nom du Christ. Ce n’est pas un terrain de jeu. C’est une zone de guerre où la bataille spirituelle survient tous les jours.

Je sais que vous le savez. C’est pourquoi je vous incite à diriger l’attaque. Des orphelins spirituels nous environnent et comptent sur nous pour mener l’attaque vers l’avant. Jésus, notre commandant en chef nous dit : « Allez! »  Matthieu 28.19 (Colombe)